Ce volume recueille des études d’œuvres québécoises et françaises considérées dans leur relation au fait religieux. À partir des écrits des jésuites et des moniales en Nouvelle-France, en passant par les modèles offerts par Molière et Chateaubriand, on suit le parcours, sinueux et parfois paradoxal, de l’autonomisation progressive du champ littéraire. Les analyses portent sur les stratégies d’affirmation, de contournement, d’oubli ou de détournement du religieux adoptées par des auteurs comme Réjean Ducharme, Anne Hébert, Michel Tournier ou Nelly Arcan. Cette perspective diachronique et transatlantique contribue à faire émerger les points de contact entre les œuvres, en créant un jeu de miroirs et de reflets fécond, dans lequel la relation au religieux s’impose comme un enjeu, parfois sous-jacent mais pourtant central, de la littérature contemporaine.