Cet essai porte sur le voyage et l'errance. En choisissant de lire l'errance et la nostalgie dans le "Taugenichts" d'Eichendorff, l'auteur a choisi de rester fidèle à sa discipline, la germanistique, sans se soustraire aux préoccupations de son espace natal, l'Afrique. Son rapport au Propre à rien le relie en effet aux préoccupations de nombre d’auteurs africains sollicités par la question de l'exil. Errance et voyage représentent souvent déracinement et aussi constant désir d'ancrage. Ce qui intéresse l'auteur n'est pas seulement la poétique de la mobilité, mais surtout le rapport à l'Autre qui résulte du déplacement, du déracinement. Cette poétique du rapport à l'Autre va le conduire à interroger tour à tour l'altérité féminine ou l’autre sexe, l'altérité humaine ou l'autre tout court et l'altérité divine ou le tout-autre.