Le présent ouvrage esquisse un vaste panorama de la dramaturgie grotesque européenne, de l’Angleterre à la Pologne, en passant par la France, l’Allemagne et la Norvège, de l’époque préclassique aux créations postmodernes, en incluant le théâtre moderne et contemporain. Au-delà de l’examen des œuvres, les études réunies ici accordent une large place à la production scénique et au paratexte théâtral (frontispice et illustrations, didascalies…). Elles démontrent la variété des formes que peut prendre le grotesque et en même temps l’unité qui existe au sein de cette diversité. Le grotesque, dont les analystes ont souligné la polysémie, l’oscillation entre le rire et l’effroi, la violence et le dérisoire, le trop-plein et le trop-peu, est revisité à la lumière des théories contemporaines de l’espace – verticalité et profondeur, marge et frontières – et plus particulièrement de l’espace corporel et de l’espace théâtral. Le grotesque apparaît comme une catégorie à la fois esthétique et heuristique, un procédé d’écriture (textuelle, scénique, chorégraphique, photographique) antimimétique et une manière d’appréhender la réalité.