Les chercheurs s'intéressant à l'apprentissage d'une seconde langue et à l'attrition de la première langue s'interrogent encore aujourd'hui sur les aspects de la langue susceptibles d'être affectés par une acquisition tardive de celle-ci ou par son absence d'utilisation. Les suppositions concernant le traitement cognitif de la langue et la nature de sa représentation chez les bilingues, ainsi que son organisation, demeurent sujettes à controverses. Le Dr. Brigitte Eisenkolb (diplômée en linguistique et psychologie) arrive à faire le pont entre l’acquisition et le déclin naturel de la langue maternelle. Elle présente d’une manière claire et lucide les études menées dans leur contexte historique et la logique des méthodes exploratoires utilisées. Grâce aux parties introductives et explications complémentaires, l’ouvrage s’adresse aussi bien au lecteur non-expert qu’à des linguistes et psychologues confirmés. Etant experte de l’attrition de la L1, elle a recours à deux techniques: celle de l’enregistrement de mouvements oculaires et celle de l’amorçage lexical. Son échantillon de plus de 300 participants est composé d’une part d’allemands ou d’italiens émigrés en France et de français émigrés en Allemagne ou en Italie et, d’autre part, de trois groupes contrôle de langue maternelle allemande, française ou italienne n'ayant aucune notion de la langue voisine.